Le « Mommy Make Over »
Après la naissance des enfants, les femmes sont nombreuses, voir même très nombreuses, à se lamenter devant le miroir, regrettant leur corps d’avant. Avant les 19kg pris durant la grossesse, avant le ventre distendu, avant les allaitements, bref, avant que les 9 mois de stigmates divers et variés livrés avec bébé. En France, une femme sur 10 a déjà eu recours à la chirurgie esthétique en 2018, et 14% des femmes se disent prêtes à y recourir un jour. Parmi elles, une nouvelle génération de mamans de plus en plus contrariées par leur silhouette « post accouchement », de plus en plus impatientes de retrouver leur féminité. Si les chirurgiens plasticiens français sont aguerris à la chirurgie réparatrice de la silhouette post grossesse, le récent engouement des françaises pour une nouvelle tendance made in US leur fait craindre une dérive inquiétante. Qu’est-ce que le Mommy Makeover ? Cette offre chirurgicale à première vue séduisante et révolutionnaire est-elle vraiment si risquée ?
Le Mommy Makeover
Qu’est-ce que le Mommy Makeover ?
La séduction au bout du bistouri
Véritable forfait post-accouchement, le Mommy Makeover n’a eu de cesse d’alimenter le débat au cours du Xième Congrès de la Médecine et Chirurgie Esthétique. Si la communauté française des chirurgiens esthétiques tire la sonnette d’alarme pour divers raisons que nous évoquerons plus loin, l’arrivée de cette nouvelle solution de chirurgie réparatrice de la silhouette après grossesse n’est pas passée inaperçue aux yeux des jeunes mamans
françaises naturellement pressées de retrouver leur corps. Le Mommy Makeover consiste à combiner plusieurs procédures dans le but de récupérer au plus vite une silhouette de rêve, et de retrouver au passage la confiance en soi perdue au cours d’une guerre hormonale de 9 mois, ainsi qu’une féminité souvent abîmée par la grossesse et l’accouchement.
Pourquoi cet engouement pour le Mommy Makeover ?
Le Mommy Makeover dispose de quelques avantages à première vue alléchants :
- Le Mommy Makeover est souvent proposé sous la forme d’un forfait relativement économique,
- Il offre un gain de temps certain dans le cadre du programme de récupération de la silhouette,
- Il évite à la patiente de multiplier les arrêts de travail en programmant plusieurs interventions chirurgicales.
Quelles sont les opérations de chirurgie réparatrice possibles après une grossesse ?
Le « catalogue » des interventions chirurgicales concernées par la reprise du corps après l’accouchement
Voici une liste exhaustive des actes potentiellement envisageables dans le cadre du Mommy Makeover :
- La chirurgie des seins : réduction du volume des seins, ou augmentation par lipofilling ou implants mammaires,
- Lifting mammaire, révision des prothèses mammaires
- La chirurgie du ventre : abdominoplastie, mini-abdominoplastie
- La chirurgie intime : rétrécissement vaginal, nymphoplastie, lipofilling des grandes lèvres
- Le rééquilibrage lipidique : liposuccion douce, coolsculpting, liposculpture
- La chirurgie des fesses : augmentation du volume fessier par lipofilling ou prothèses
- La prise en charge dermatologique : traitement des cicatrices et/ou des vergetures, etc.
Les combinaisons souvent proposées par les cliniques esthétiques
Afin de réduire le temps postopératoire et les frais de bloc chirurgical, il est ainsi proposé de combiner plusieurs procédures. La majeure partie du temps, après un accouchement, les jeunes mamans, souvent âgées de 25 à 34 ans, souhaiteront un Mommy Makeover de base, qui consiste à combiner une liposuccion abdominale et la pose de prothèses mammaires.
Les autres combinaisons le plus souvent rencontrées sont :
- réduction mammaire / liposuccion douce,
- chirurgie intime / abdominoplastie,
- ou encore chirurgie intime / liposuccion.
Quels sont les risques de combiner plusieurs procédures chirurgicales ?
Temps d’anesthésie Vs. profil de la patiente
D’une manière générale, le risque est inhérent à la chirurgie, dans le cadre d’un Mommy Makover comme dans celui d’une traditionnelle chirurgie réparatrice après grossesse. Dès lors qu’elle implique une anesthésie, toute chirurgie, esthétique ou non, comporte des risques. Notamment lorsque le patient est en surcharge pondérale, fume, ou s’il a des facteurs de risques particuliers (diabète, hypertension artérielle, antécédents de phlébites).
Des désirs pas toujours réalistes
Le problème, c’est que le Mommy Makeover est sujet à de nombreux débordements. Un cadre rêvé pour la fameuse règle « jamais 2 sans 3 » ! En effet, il n’est malheureusement pas rare qu’une jeune maman veuille ajouter un lifting abdominal à son Mommy Makeover de base, ou qu’une autre désire combiner une « petite 3ième procédure » aux 2 premières envisagées. Plus l’on associe de procédures chirurgicales, plus l’opération de chirurgie est lourde, et plus elle est longue. Certains praticiens américains n’hésitent pas à accepter des combinaisons multiples, engendrant parfois jusqu’à 6h de bloc opératoire, et donc d’anesthésie générale. Ceci augmente de fait les risques de complications comme la phlébite, l’embolie pulmonaire, l’infection, les hématomes, les oedèmes, et autres complications anesthésiques.
Ce qu’en dit la SOFCEP
Interrogé au micro d’Europe 1, le secrétaire général de la SOFCEP met en garde et pondère les élans des futures patientes : “… il n’est pas très raisonnable d’envisager une intervention six mois, voire un an après la grossesse. Évidemment, il est préférable de le faire après que toutes les grossesses ont été réalisées.”
Le mot du Dr Laurent Halimi, chirurgien esthétique aguerri à la chirurgie réparatrice après grossesse
"Je travaille depuis des années dans des cliniques avec maternité, ou je vois quotidiennement des patientes venant d’accoucher et désolées de constater les dégâts corporels liés à leurs grossesses, je ne peux que comprendre leur désir de retrouver au plus vite leur silhouette d’avant les maternités , mais le rôle du chirurgien comme de l’anesthésiste est d’évaluer la faisabilité des interventions multiples ,on tiendra compte de la corpulence de la patiente, de ses antécédents médicaux, et surtout de la durée de chaque acte chirurgical donc de la durée de l’anesthésie. Il y a des interventions compatibles que l’on déterminera avec la patiente lors de la consultation et en accord toujours avec l’anesthésiste. Il vaut mieux parfois deux anesthésies de courte durée qu’une anesthésie trop longue. Car il est hors de question de faire courir le moindre risque à de jeunes mères pour une question de temps..."
Et si vous souhaitez plus d’information ou bénéficier d’un diagnostic, nous vous invitons à contacter le Dr Laurent HALIMI, chirurgien esthétique à Paris depuis plus de 30 ans.