La dysmorphie Snapchat interroge le rapport à l’image de soi et à la dysmorphophobie

November 12, 2018

Dans un monde marqué par la prégnance des nouvelles technologies (smartphones) et des réseaux sociaux, de plus en plus de personnes souhaitent ressembler à leur image… retouchée par les logiciels photos ! Les chercheurs parlent du syndrome de dysmorphie Snapchat (du nom d’un réseau social très populaire) afin d’illustrer un fait de société qui renvoie aux questions liées à l’image de soi, et, par extension, à certains troubles tels que la dysmorphophobie.

Dysmorphophobie, dysmorphie : les dangers induits par les images retouchées

Qu’est-ce que la dysmorphie Snapchat ?

Vous avez déjà probablement entendu parler de Snapchat ou encore de Facetune, des applications pour smartphones proposant des filtres qui permettent de retoucher les photos et de transformer ainsi le visage selon des critères de beauté souvent inatteignables, du moins très archétypaux.

L’appréhension de l’image de soi en question

Induisant des pratiques d’ordre ludique, ces applications sont également considérées comme potentiellement dangereuses par certains chercheurs, comme le souligne une étude publiée par des membres de l’Université de Boston dans la revue JAMA Facial Plastic Surgery.

En effet, les filtres Instagram et Snapchat, affichant des normes de beauté irréalistes, souvent calquées sur les photos glamour des célébrités, pousseraient les gens au mécontentement de leur apparence réelle et à avoir une mauvaise image de soi.
À tel point que les chirurgiens parlent d’ores et déjà de phénomène de dysmorphie Snapchat. Avec le risque potentiel que ce dernier ne se transforme en véritable dysmorphophobie.

Précisions sémantiques

Si la dysmorphie désigne de manière générale une anomalie physique, la dysmorphophobie correspond à un trouble classé dans la catégorie des TOC (Trouble Obsessionnel Compulsif), en fait la crainte de la dysmorphie corporelle.
Les personnes en souffrant présentent une obsession quant à l’image de soi qu’elles pensent renvoyer, se focalisant sur une partie de leur corps qu’elles évaluent comme difforme. D’un point de vue psychologique, cet écart d’appréciation entre perception et réalité est appelé dysmorphisme.

Les filtres et les réseaux sociaux à l’origine d’une forme moderne de la dysmorphophobie

Dysmorphie Snapchat, nouveau terme entré dans le vocabulaire courant

Nez plus fin, yeux plus grands, visage parfait du point de vue symétrique : la demande des patients en matière de chirurgie esthétique est de plus en plus liée à leur volonté de vouloir ressembler à une version retouchée d’eux-mêmes.
Il n’est effectivement pas usurpé de parler de dysmorphie Snapchat afin d’exprimer le flou autour de l’image de soi par certaines personnes, une sorte de décalage réel et grandissant entre fantasme et réalité. Une chose est déjà certaine : chez les jeunes, il est indéniable que les filtres Snapchat et Instagram commencent à influencer de manière concrète les critères de beauté.
Cette remarque est pour l’instant surtout valable Outre Atlantique, où 55% des chirurgiens ont rapporté, au cours de l’année 2017, avoir procédé à une intervention afin d’améliorer l’apparence des personnes en fonction d’un selfie modifié…

Une illustration parfaite de l’augmentation du risque de dysmorphophobie

Les filtres numériques contribuent donc très probablement à une augmentation des cas de dysmorphie corporelle, et, pour aller plus loin, de dysmorphophobie.
Afin d’illustrer cet argument, les chercheurs américains soulignent ainsi : « Avant la popularité des selfies, la plainte la plus fréquente des personnes souhaitant recourir à une rhinoplastie concernait la bosse sur l’arête du nez. Aujourd’hui, l’asymétrie nasale et faciale constitue la préoccupation majeure la plus courante". Atteindre l’image parfaite de soi, telle qu’on l’imagine, en quelque sorte…

Mauvaise image de soi : la chirurgie esthétique ne peut pas tout résoudre !

Aujourd’hui, de nombreux chirurgiens plasticiens n’hésitent pas à tirer la sonnette d’alarme dans la mesure où la popularité des réseaux sociaux forme un terreau propice à cette dysmorphie Snapchat, et aux conséquence de dysmorphophobie et de mauvaise image de soi qu’elle est susceptible d’entraîner dans son sillage.

La France pas encore touchée par le phénomène

Cependant, la recherche d’une chirurgie esthétique aboutissant à une version filtrée des personnes n’aurait pas encore gagné la France.
Comme l’explique le Dr Garson, Président de la SoFCEP, la tendance de la dysmorphie Snapchat trouverait ses origines en Asie et ses dérives auraient rapidement gagné l’Amérique du Nord et l’Australie. Pour le moment, cela n’arrive pas encore en France, poursuit-il. La raison ? La chirurgie française est davantage tournée vers le soin et son socle éthique est très solide. On ne modifie pas radicalement un visage pour de simples considérations esthétiques ou une mauvaise image de soi, sans que l’apparence physique en soit la cause ».

Une approche éthique différente

Dans l’Hexagone, pour la plupart des spécialistes, les modifications corporelles souhaitées doivent rester justifiées et naturelles. On est encore loin du modèle anglo-saxon dans lequel la chirurgie plastique est davantage tournée vers des objectifs de consommation…

Mauvaise image de soi : la solution ? Un suivi psychologique plutôt que chirurgical

Les personnes atteintes de dysmorphophobie ont souvent tendance à prendre comme modèle indépassable les normes de beauté les plus élevées. Il est alors très peu recommandé de leur proposer une intervention chirurgicale, qui pourrait même aggraver des troubles sous-jacents.
La quête de la perfection peut rapidement s’avérer interminable et une intervention en entraînera une autre sans pour autant combler les attentes de patients frustrés. Le risque de dérives obsessionnelles quant à l’image de soi est toujours bien présent dans ce genre de situation.

La personne au centre du diagnostic avant tout

Un bon praticien saura très vite distinguer ce genre de pathologie et encouragera alors les personnes à s’inscrire dans un circuit de suivi psychologique nécessaire en cas de dysmorphie Snapchat voire de dysmorphophobie. Les thérapies cognitivo-comportementales sont souvent prescrites dans ce cas.
La chirurgie esthétique obtient certes de nos jours de fantastiques résultats, mais quand la santé mentale des patients est en jeu, il faut savoir faire le bon diagnostic !

Adresse du cabinet de chirurgie esthétique

Le Dr Laurent Halimi est spécialisé dans la chirurgie esthétique et ses différentes approches depuis plus de trente ans. Il pourra vous renseigner de manière précise sur n’importe quel sujet et saura vous conseiller. N’hésitez pas à le consulter, il vous reçoit sur RDV et vous conseille à Paris.

Dr L. HALIMI
225 rue du Faubourg Saint Honoré (75008)

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